Kagami No Asobi est un anime dont l’histoire provient du jeu du même nom. Le jeu provient du Studio Broccoli, qui a aussi réalisé Uta no Prince-sama, un autre jeu destiné à la gente féminine. Vous avez bien compris; Kagami no Asobi est un anime pour fille, mais il fait aussi parti d’un genre plus précis, le « harem inversé ». Il s’agit d’un anime composé généralement de plusieurs personnages masculins évoluant de façon romantique autour d’un seul personnage féminin, tandis que les autres personnages féminins, s’ils existent, sont soit des ennemis, soit des figurants. J’ai expliqué ceci brièvement dans une ancienne entrée de blog. On retrouve dans cette catégorie Ôran Kôkô host club, Uta no Prince-Sama, Fruit Basket (je vous jure), Diabolik Lovers, Dance with Devils, et j’en passe. J’ai eu une discussion récemment avec un ami qui pense que le terme harem inversé est une sorte de pléonasme sexiste. C’est-à-dire qu’un harem n’a pas de genre et que son détenteur peut être autant masculin que féminin. Dire que le harem est inversé revient à dire qu’il est contraire à ce qui devrait être alors que le détenteur est féminin plutôt que masculin. D’ailleurs, plusieurs animes pour femmes de type harem prennent comme personnage principal un homme et présente des «similis» relations homosexuelles. Je dis bien simili, car rien ne se passe vraiment dans ces animes. C’est à peine si l’auditeur a droit à une scène de baiser. Aussi, dans cette revue, j’utiliserai le terme harem pour définir le genre de Kamigami no Asobi. L’Otome-game (ou dating-game) où le joueur, en l’occurrence une femme, joue une héroïne se faisant courtiser par des hommes de types différents et pouvant, par une suite d’action, choisir de terminer l’histoire avec l’un ou l’autre de ces hommes, est très populaire au Japon. Cependant, depuis les dernières années, j’ai pu constater un accroissement des sorties d’animes tirés de ces jeux Otome.
Les majeurs avantages de ce type d’anime est qu’il est habituellement très léger, dédié uniquement à la gente féminine et qu’il permet de rêver, comparativement par exemple à un anime romantique un peu plus lourd du type Roméo et Juliette. Les principaux inconvénients de ce type de production sont le peu de profondeur des personnages, la pauvreté du récit et le personnage principal toujours un peu niais. Cela s’explique par le fait que, dans le jeu, le joueur choisit habituellement un personnage masculin et apprend à le connaître à force de développement. Ainsi, bien que souvent stéréotypés, les personnages ont de la profondeur dans le jeu. Dans la version animée, comme il n’est pas question d’approfondir avec chaque personnage plus que nécessaire afin de faire plaisir à l’auditoire, le spectateur n’a pas accès à autant de profondeur. Dans les jeux d’harem, le personnage principal féminin n’a pas d’importance puisque c’est le joueur qui prend les décisions. Cela se traduit souvent dans la version animée par un protagoniste qui manque de personnalité et d’initiative, qui est trop polie et gênée, qui ne parle pas beaucoup et se trouve à la limite du niais. Bien qu’un tel protagoniste me tombe royalement sur les nerfs, je pense qu’on ne peut pas faire autrement puisque celui-ci n’a pas le choix d’être ainsi. Le but du personnage principal dans le harem est de rester neutre et de laisser les hommes se pavaner devant les spectatrices, l’accostant de temps à autres afin de nourrir les phantasmes de l’auditoire. C’est triste et plutôt sexiste, mais c’est ainsi fait. Il y a une tonne d’histoires avec des héroïnes fortes et intelligentes si cela vous intéresse. Je ne ferai qu’une entrée de blog sur le type harem donc soyez gentils.
DONC. Je voulais ab-so-lu-ment faire une entrée de blog sur les animes harem sortis cette saison afin de pouvoir expliquer ce phénomène typiquement japonais mais, comme ils ne sont pas encore terminés, je me suis tapée l’entièreté de Kagami no Asobi qui est sorti l’an dernier en me disant qu’un harem équivalait bien un autre. Et puis, pour être franche, je ne suis pas fan des harems de cette saison.
Histoire
Le concept de Kagami no Asobi est, pour une fois, quelque chose d’unique et ne sert pas uniquement de toile de fond. Yui Kusanagi est une étudiante ordinaire qui se retrouve téléportée vers un monde parallèle lorsqu’elle touche une relique d’épée dans l’entrepôt du temple de sa famille. Elle fait la rencontre de Zeus, seigneur des dieux et créateur du jardin dans lequel elle se trouve. Celui-ci lui explique que cet endroit a été créé afin d’apprendre à quelques dieux de plusieurs mythologies ayant perdu leur connexion avec les humains comment comprendre le cœur des hommes et Yui Kusanabi est là pour le leur enseigner. Ces dieux ne peuvent pas utiliser leur pouvoir dans le jardin de Zeus et celui-ci ne les relâchera que lorsqu’ils auront terminé leur apprentissage. Du moins, c’est ce qui est prévu pour la moitié de la série. La deuxième moitié nous montre que Zeus avait en fait un autre plan pour les dieux, ayant lu dans l’avenir un sombre destin pour eux et voulant l’éviter à tout prix.
Bien, sans plus.
C’est malheureusement le cas d’une bonne partie des harems, mais Kamigami l’est pour une autre raison. Pourtant, le visuel est très beau, les hommes sont très séduisants, les costumes sont bien et la dynamique entre eux et Yui diffère des autres harems. Ici les personnages masculins sont difficiles d’approche, ils ne sautent pas tous sur le personnage féminin avec comme raison une attirance quelconque. C’est plutôt le protagoniste qui doit fournir des efforts pour regrouper tout le monde afin d’arriver à un but commun au groupe : sortir du jardin de Zeus. Yui prends des initiatives, parle lorsque la situation semble désespérée et on comprend qu’elle ne parle pas beaucoup parce qu’elle est polie, non pas parce qu’elle est nunuche. L’histoire n’est pas trop pressée dans le temps et les actions normales des personnages nous fait oublier le moment ultime où ils pourront ou non partir du jardin. Le travail est plutôt bien exécuté pour un 12 épisode et la transition entre les personnages est plus subtile que, disons, Diabolik Lovers (je vous jure, cet anime a dû être écrit sur du papier de toilette).
Ce qui fait que cet anime n’est pas extraordinaire, c’est qu’il manque plusieurs éléments. Premièrement, la trame musicale est décente, sans plus. Aucune musique ne sort du lot, même l’intro et la musique des crédits ne restent pas dans la tête. Les voix des personnages sont très bien interprétées par les acteurs, par contre, donc bravo sur ce point. Étant donné que la moitié de l’anime s’attarde sur les activités de la vie humaine comme les festivals et les piqueniques et que l’autre moitié met de l’avant l’histoire principale, il reste peu de temps pour faire évoluer les personnages séparément. Mis à part le protagoniste et 2-3 autres personnages mis de l’avant, tous les autres manquent de profondeur. Dyonysos par exemple, le dieu du vin, ne parle QUE de vin durant tous les épisodes. Ce type d’anime se concentre pourtant habituellement à développer un attachement entre le public et les personnages. Pourtant rien. Mon dieu préféré après les 12 épisodes ne fait même pas partie des principaux dieux. Pourquoi? Parce que ce personnage secondaire est le seul qui ait eu un moment plus « sensuel » (si on y pense bien fort) avec Yui à presque chacun des épisodes. Il s’agit même de son mouvement signature, ce qui est devenu hilarant lors de la scène ultime où l’émotion aurait dû atteindre son climax.
Du coup, je pense que le studio Broccoli a visé à côté du but en se disant qu’un anime harem où l’héroïne prend les devants et où il n’y a pratiquement pas de fan service (c’est-à-dire des moments spécialement conçus pour raviver les fantasmes des spectateurs) plairait à ses auditeurs. Je ne pense pas avoir perdu mon temps puisque la série était plutôt drôle et rafraîchissante, mais je ne recommanderais pas non plus de regarder Kamigami no Asobi, sauf si vous êtes curieux et vous voulez découvrir le genre harem mais que voir des gens s’embrasser vous met mal à l’aise. Les personnages ont l’air prometteur pourtant, alors je recommanderais de jouer au jeu si cela vous intéresse. Je donne 5 étoiles, parce que j’aime les hommes chauds et parce que le studio a bien délivré le produit de façon générale. Et parce que n’ai pas pu m’empêcher de rire en voyant ces étudiants se transformer comme Sailor Moon lors du dernier épisode.
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