Parmi les animes de la saison d’automne, il y a un anime pour lequel j’étais très excitée. Il s’agit de Young Black Jack.
Black Jack est à l’origine un shônen de genre médical et dramatique. Ce manga d’Osamu Tezuka a été publié en 17 volumes du 19 novembre 1973 au 14 octobre 1983. Le titre fait référence au surnom du personnage principal. Plusieurs adaptations ont été faites à partir de cette œuvre entre 1993 et 2006. La première série comporte 61 épisodes et son âge se fait sentir, mais elle est accessible sur youtube si l’envie vous prend de regarder l’œuvre intégrale après avoir vu Young Black Jack (croyez-moi l’envie vous prendra). La deuxième série, Black Jack 21, focus sur la recherche de la vérité derrière la tragédie de Black Jack. S’ensuit une foule de mystères, d’actions et de poursuites policières qui s’étendent sur 17 épisodes. Je vous parle de ces séries car celle que je vais aborder aujourd’hui, Young Black Jack, est très intimement liée à ces œuvres et les regarder avant d’entamer la nouvelle série pourrait répondre à certaines questions que vous aurez en cours de route.
Un docteur House japonais?
Black Jack est un personnage très mystérieux avec un lourd passé et c’est justement ce passé que Mitsuko Kase nous propose avec cette adaptation. L’histoire se déroule en 1968, alors que la Guerre du Vietnam fait rage, que les Afro-américains confrontent les autorités pour obtenir l’égalité raciale et que les étudiants japonais protestent contre le système. C’est durant ces années de tempête qu’un étudiant étrange s’enrôle dans l’école médicale et accomplie des miracles grâce à son génie et ses compétences. Young Black Jack nous dévoile les origines du célèbre chirurgien et comment celui-ci a obtenu son diplôme (ou pas) et le surnom de Black Jack. Dans Young Black Jack, nous suivons les aventures de Kuroo Hazama alors qu’il est étudiant en médecine. Il est endetté jusqu’au cou et se retrouve mêlé à une histoire de trafic d’organes, puis tentera de retrouver un collègue porté disparu au Vietnam, avant de faire un tour aux États-Unis où un médecin devra le protéger contre une organisation secrète. L’anime n’en est qu’à son 7e épisode au moment où je rédige cet article. Beaucoup plus de suspens reste à venir et le fait que l’histoire suive des faits historiques réels ajoute de la profondeur à la trame de fond.
Kuroo Hazama, aussi surnommé Black Jack, est un médecin amorale et non licencié qui opère dans l’ombre après s’être fait révoquer son permis de praticien. (Dans certaines versions, il se fait révoquer son permis alors que dans d’autres versions il ne passera pas l’examen final). Il tire son apparence des trois années d’opérations qu’il a subit étant jeune à la suite de l’explosion d’une bombe de la seconde guerre mondiale qui avait été «oubliée» sur une plage du voisinage. Cette explosion tua sa mère et le laissa entre la vie et la mort et c’est le docteur Honma qui s’occupa de recoller les morceaux afin de le recréer. Une fois adulte, Kuroo décide lui aussi de sauver des vies en devenant chirurgien. Il proteste contre la corruption et le conservatisme du système de santé japonais et n’hésite pas à venir en aide à quiconque. Il demandera des sommes astronomiques aux riches et ne demandera rien aux pauvres, par exemple.
Totalement pourri??
Des bloggeurs ont rapporté que Young Black Jack (YBJ) n’était qu’un squelette de ce qu’est réellement Black Jack (BJ) et que l’anime ne valait même pas la peine d’être écoutée. Les raisons invoquées sont le manque d’amour pour les personnages et les lacunes de scénarisation des épisodes. Dans BJ, tous les personnages ont une histoire de fond, ce qui permet de s’identifier à chacun d’eux et de sympathiser avec eux malgré le fait que plusieurs d’entre eux ne reviendront plus dans la série. Beaucoup d’amour est placé dans les patients et le lecteur fini par implorer lui aussi Black Jack de les sauver. Cette sorte de sympathie manque dans YBJ. Les personnages sont là seulement pour être opérés et regarder le personnage principal faire des prouesses pour sauver ces inconnus peut rapidement passer d’impressionnant à ennuyeux. Aussi, bien qu’environ le même degré d’action se trouve dans chaque série, une lacune se fait sentir dans YBJ par l’impression de longueurs. Il y a énormément de monologues dans cette série comparativement à l’originale. Le second épisode se passe carrément dans la même pièce. Même des explosions spectaculaires ne peuvent sauver un scénario pauvrement construit. Je leur accorde donc ces points, mais je ne suis pas d’accord que l’anime ne vaut pas la peine d’être écoutée et en voici les raisons :
Les bons côtés
Pour commencer, ce coup de jeunesse fait du bien à l’œuvre. Le visuel et la trame musicale ont été remis au goût du jour tout en restant le plus possible fidèles à l’œuvre originale et le fait que Kuroo se déplace d’une scène historique chaude à l’autre plutôt que d’opérer de sa luxueuse maison apporte un nouveau degré d’action plus accrocheur. Les personnages sont un peu plus réalistes, surtout le personnage principal qui est ici plus jeune et plus sexy pour accrocher mesdames. Une trame sonore intéressante et une musique d’introduction et de crédit accrocheuse ont été ajoutées (J’aime la musique d’intro de BJ, mais elle a pris un coup de vieux en 10 ans). I am just feeling alive d’Umi Kuun reflète toute la tension entre Kuroo et le système médical japonais ainsi que tous ceux qui tenteront de lui faire obstacle. Cette musique est tellement accrocheuse que je ne sais plus si je préfère l’anime ou la musique d’intro.
Ensuite, je considère YBJ comme une porte d’entrée vers les œuvres plus anciennes qui peuvent sembler moins attirantes. Je n’aurais jamais écouté BJ et BJ21 sans d’abord avoir passé par YBJ. Ces aventures donnent envie d’en savoir plus parce que le spectateur se retrouve avec plusieurs questions après chaque épisode et YBJ ne répond PAS aux questions. Je pense aussi que YBJ se veut respecter le plus possible l’œuvre en reprenant le même type d’introduction que BJ - Le type d’introduction qui vous raconte le contenu de l’épisode et dévoile les punchs avant la musique d’introduction. De plus, le vidéo des crédits, fort simple, se résume à montrer des cartes qui pivotent et dévoilent à tour de rôle chaque personnage présent dans YBJ en le comparant avec son ancienne apparence dans BJ. Je pense que YBJ est un d’avant-goût de la série dont le but est d’aller chercher un public plus jeune et de l’emmener à lire l’œuvre originale.
Pour finir, la maudite Pinoko qui me tombe sur les nerfs n’est pas présente dans YBJ (pour l’instant) et c’est selon moi une raison valable pour apprécier l’anime. Je la trouve plus débile avec chaque épisode malgré son histoire et je suis tout simplement soulagée de ne pas avoir à supporter son effroyable voix dans YBJ.
Conclusion
En bref, malgré les opinions mitigées sur la qualité du nouvel anime, je vous le recommande et je vous propose d’écouter quelques épisodes de chaque génération et même de lire le manga si vous n’avez pas peur du style de dessin un peu vieillot. Je suis d’avis que de retrouver cet anime parmi les sorties de cette saison fait du bien. Si les œuvres du même genre vous intéressent, je vous recommande la lecture des mangas Monster et Team Medical Dragon, tous les deux excellents, traitant de médecine et destinés à un public plus âgé.
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